Exposition Kate Barry : My Own Space

Une dernière opportunité de voir l’exposition de l’œuvre de Kate Barry, conçue par Sylvain Besson, directeur des collections du musée Nicéphore Niépce de Chalon sur Saône, présentée au Quai de la Photo, qui se termine le 20 mars prochain. L’occasion de découvrir le deuxième volet du travail de cette artiste discrète disparue il y a dix ans.

My Own Space

Laetitia Casta [pour Elle], 2 octobre 2000 Tirage sur papier au gélatino-bromure d’argent  © Kate Barry Laetitia Casta [pour Elle], 2 octobre 2000 Tirage sur papier au gélatino-bromure d’argent © Kate Barry

Jusqu'au 20 mars 2024, Quai de la Photo met en lumière l’œuvre de Kate Barry, « une photographe discrète à l’art sensible qui a vécu dans l’ombre des stars, en particulier de sa mère Jane Birkin »*. Quai de la Photo souhaitait lui rendre hommage à travers une rétrospective, l’occasion de faire découvrir l’œuvre parfois méconnue de Kate Barry, pour le 10ème anniversaire de sa disparition en 2013 à l’âge de 46 ans. Cette exposition de 80 photos occupe les deux niveaux du Quai de la Photo et s’est articulée en deux temps : du 15 décembre au 5 février, puis du 7 février au 20 mars. L’occasion de découvrir toute l’étendue du travail de Kate Barry à travers ses projets emblématiques et ses thèmes de prédilection : les paysages mélancoliques, la mode, les portraits et notamment le regard qu’elle portait sur sa famille... *AFP– 19/09/2023

« Principalement connue pour ses portraits de figures issues des mondes de la musique, du cinéma et de la mode qu’elle photographie dans le cadre de commandes pour la presse, Kate Barry s’affirme comme une photographe complète, qu’on ne peut circonscrire à cette seule pratique. Surtout, Kate Barry évolue au sein d’un environnement familial où l’image (et en particulier la photographie) est omniprésente ». - Sylvain Besson, commissaire de l’exposition

Jane Birkin, pour l'album Rendez-vous, 2004 © Kate Barry Jane Birkin, pour l'album Rendez-vous, 2004 © Kate Barry

Kate Barry débute sa carrière de photographe en 1996. Les commandes pour la mode et les magazines font sa renommée et son œuvre participe à la construction de l’imaginaire d’une époque [campagne mère-fille pour Comptoir des Cotonniers en 2003-2006, portraits d’actrices lors de la sortie du film 8 femmes de François Ozon en 2002, etc.].

Jusqu’alors environnée de photographies et de producteurs d’images de toutes sortes, elle-même modèle pour ses propres créations de mode, Kate Barry s’installe rapidement à partir de 1996 comme une photographe qui compte : son accès privilégié à certaines personnalités ainsi que l’univers visuel singulier qu’elle sait créer et qui lui est propre achèvent de convaincre nombre de commanditaires et de modèles de faire appel à elle.

Lou Doillon Vers 2006 ©Kate BarryLou Doillon Vers 2006 ©Kate Barry

Malgré les contraintes des commandes, la photographe impose son regard, ce qui l’autorise à développer des projets plus personnels. À l’opposé du clinquant des magazines, des impératifs des commandes et de la surmédiatisation de sa famille en tant que fille de John Barry et de Jane Birkin, Kate Barry propose des atmosphères dépouillées, faites de poésie et de subtilité, à la fois mélancoliques et oppressantes.

Kate Barry construit une œuvre délicate, fragile, suscitant l’introspection. Ses proches évoquent ses paysages comme étant son « vrai » travail photographique, le plus proche de sa personnalité, celui où ses inquiétudes et ses silences s’expriment le mieux.

Paysage 2002-2008 @Kate BarryPaysage 2002-2008 @Kate Barry

« La photo n’a pas été une évidence. Loin de là. [...] C’était un plaisir que je ne voyais pas. Je me suis fait plaisir plus tard, quand cette notion a pris de l’importance, quand il a fallu construire à nouveau.  J’ai pu créer mon espace, un espace à moi. » - Kate Barry, entretien avec Léo Scheer (2005)

Les portraits

Reine Graves [pour Joyce], 2002 Tirage C-Print © Kate Barry Reine Graves [pour Joyce], 2002 Tirage C-Print © Kate Barry

Lors des séances, commandées directement par les magazines, voire par les modèles eux-mêmes, ou via l’agence H&K, Kate Barry multiplie les prises de vues (dix à trente pellicules à chaque fois), guidant très peu le sujet, mais l’éprouvant, l’épuisant doucement jusqu’à ce qu’un relâchement s’opère et que le portrait lui semble juste.

Affiche exposition My Own Space (Mon propre espace) de Kate Barry

L’ouvrage My Own Space (Mon propre espace)de Sylvain Besson paru 2023 aux Éditions de La Martinière a donné son nom à l’exposition de la photographe au musée Nicéphore Niépce à Chalon-sur-Saône, auquel la famille a confié l’intégralité de ses négatifs, ses planches-contacts, ses archives numériques, une large sélection de tirages (le complément étant accueilli par la Bibliothèque nationale de France). Le musée Nicéphore Niépce partage aujourd’hui l’exposition « My Own Space » avec Quai de la Photo pour permettre au public parisien de découvrir l’œuvre fragile et poétique de Kate Barry.

19 x 25,5 cm, 256 pages, broché, 34,90 €

  • Exposition My Own Space (Mon propre espace) de Kate Barry
  • Jusqu’au 20 mars 2024
  • Quai de la Photo, centre d’art flottant dédié à la photographie contemporaine
  • Ouvert du mercredi au dimanche de 12h à 00h
  • 9 port de la gare, 75013 Paris
  • [email protected]