La nouvelle exposition Superfacial d’Audrey Tautou actuellement au Quai de la Photo nous plonge dans l’univers intime de l’actrice française. 
Photo d'Audrey Tatou© Audrey Tautou, Fisheye Editions
Passionnée depuis toujours par la photographie, cet art l’a accompagnée depuis ses débuts à l’écran. Le travail exposé révèle comment l’actrice, face à la célébrité, en France comme à l’étranger, pour ses rôles à succès au cinéma, se pose des questions sur l’identité, sur l’anonymat et l’image que l’on donne de soi, une fois le visage, entré en quelque sorte dans le domaine public. Le Salon de la Photo vous invite à découvrir une autre facette de la vie de cette actrice iconique.
Photographie dans un miroir d'Audrey Tautou© Audrey Tautou, Fisheye Editions
Après avoir servi l’imagination du public – avec plaisir confie-t-elle –, il est venu le temps de servir sa propre imagination. C’est pourquoi, depuis la perte de son anonymat partout dans le monde, elle fait une pause pour se consacrer à ses projets, ce qui la mène en 2017 à présenter pour la première fois une sélection de son travail aux Rencontres d’Arles, révélant une part d’intime et d’inattendu dans son rapport à l’image.
Femme avec un appareil photo© Audrey Tautou, Fisheye Editions
Audrey Tautou pousse le projet encore plus loin en 2024, avec la publication de son premier livre Superfacial aux Éditions Fisheye. Ce dernier offre au grand public une toute nouvelle image de
l’actrice : celle qu’elle aura choisi d’offrir et surtout
une qui soit différente de celle qu’on lui attribue depuis des années. Dans ce livre, on découvre l’impact médiatique et quotidien de ses films à succès, ceux qu’on ne se permet plus de citer. Mais surtout, dans ce livre, nous sommes plongés dans ses pensées et ses réflexions, avec la sensation que cette fois, pour de bon, nous connaissons Audrey Tautou.
Photo femme type detenue© Audrey Tautou, Fisheye Editions
Mêlant autoportraits théâtraux, écrits issus de son journal intime, lettres de fans (et parfois plus), elle tisse un autoportrait sensible et nuancé, qui invite à une véritable plongée dans son univers intérieur tout en questionnant cette notion de célébrité. L’humour, omniprésent, est accompagné de réflexions profondes et parfois déstabilisantes sur ce qu’est devenu son quotidien notamment depuis Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain. Ces récits photographiques dévoilent un regard critique et lucide tout en offrant une nouvelle image de l’actrice que le public croit connaître.
Miniatures de photo portraits© Audrey Tautou, Fisheye Editions

Deux autres séries viennent enrichir ce portrait éclaté : l’une rassemble des portraits de journalistes pris au fil des années lors de ses tournées de promotion, révélant les coulisses de la médiatisation ; l’autre, plus contemplative, montre des anonymes photographiés de dos, échappant au regard, celui auquel elle est en permanence confrontée. L’exposition, pensée comme un parcours immersif dans la vie d’une star, ancre une fois de plus sa démarche photographique. Loin des images volées ou fantasmées depuis « le grand coup de projecteur ». Ici, c’est elle qui choisit ce que le « spectateur- observateur-curieux » peut connaître d’elle, et ce, avec une ironie entièrement assumée.

« LA PHOTOGRAPHIE ME PERMET DE SERVIR MON IMAGINATION ET NON CELLE D’UN AUTRE. »

Cette phrase résume l’un des fils rouges de cette exposition : un désir de renverser la perspective, de se réapproprier son propre regard après des années à être exposée à celui des autres. Photographier de dos, c’est une manière de préserver l’instant, de laisser les poses et les expressions naturelles de chacun, sans qu’elles soient altérées par un regard de face. C’est aussi une question de pudeur :
« Je n’aime pas déranger » explique-t-elle sur le plateau de C à vous.

Deux femmes noires avec chemises à carreaux© Audrey Tautou, Fisheye Editions

Mais ce choix révèle aussi une réflexion plus profonde sur la notoriété et l’image : que signifie être connu ? À quel moment une personne peut être reconnue et par qui ? Audrey Tautou interroge le regard que les autres posent sur nous, et ce qui fait qu’un visage devient une « figure publique ».

« CE QUI M’IMPORTE DANS TOUT ÇA, C’EST DE POUVOIR OBSERVER DES GENS SANS AVOIR À SUBIR LEUR REGARD. »

Livre photo Superfacial d'Audrey Tautou

CENTRE D’ART PHOTOGRAPHIQUE

9, port de la Gare - 75013 Paris

[email protected]

quaidelaphoto.fr

  • Du 5 juin au 10 septembre 2025
  • Du lundi au dimanche de 12h à 02h
  • Visites guidées gratuites et en entrée libre du mercredi au dimanche à 12h30, 14h30, 16h30 et 18h30
  • Atelier enfants les samedis à 15h