Le format de fichier que vous choisissez pour vos images n’a pas d’incidence directe sur leur définition, leur taille en pixels, mais influe en revanche sur la qualité des images et sur le poids des fichiers.
Reconnu par un grand nombre de logiciels et de navigateurs Internet, le JPEG possède également l’avantage d’une forte compression qui assure un faible poids de fichiers.
Mais cette compression destructive n’est pas sans conséquence sur la qualité des images, qui peuvent perdre des détails à chaque nouvel enregistrement, tandis que la faible profondeur de codage de 8 bits par couche limite les corrections possibles en postproduction. Le Raw est plus adapté pour les retouches.

De multiples formats
Si l’on parle du format Raw, brut en anglais, on devrait en vérité parler « des » formats Raw. Car chaque fabricant possède son propre codage, désigné par l’extension appliquée à chaque type de fichier : .cr2 ou .cr3 chez Canon, .raf chez Fujifilm, .nef chez Nikon, .orf chez OM System/Olympus, .rw2 chez Panasonic, .pef chez Pentax ou encore .arw chez Sony.
Le .dng correspond, quant à lui, à un format Raw ouvert, le Digital Negative créé par l’éditeur américain Adobe, utilisé à la fois par Pentax et par Leica sur leurs appareils photo, mais aussi par de nombreux fabricants de smartphones.
S’ils ont chacun leur propre codage informatique, tous ces formats Raw reposent en revanche sur une même logique : enregistrer l’image telle que capturée par le capteur, avant que s’opèrent certains réglages et interpolations logicielles.
Ainsi, le format Raw ne comprend-il pas une information de rouge, de vert et de bleu pour chaque pixel, mais une seule de ces couleurs suivant le filtre au travers duquel il a été mesuré. Un fichier Raw correspond donc à une image avant dématriçage.
Ses avantages
Parce que chaque pixel d’un fichier Raw est codé sur 12 ou 14 bits selon les marques et les appareils, il contient un plus grand nombre de nuances qu’un fichier JPEG codé sur 8 bits, ce qui a une incidence directe sur la latitude de correction possible en postproduction. Vous pourrez ainsi retrouver certains détails dans les ombres et les hautes lumières des images alors que les fichiers JPEG présenteraient des aplats noirs et blancs impossibles à récupérer.
Photographier en Raw permet également d’ajuster la balance des blancs en postproduction sans pratiquement aucune perte de qualité tandis que le traitement du bruit appliqué aux photos faites en haute sensibilité est bien meilleur lorsqu’il est appliqué avant dématriçage des images. Certains logiciels réservent d’ailleurs cette fonction uniquement aux fichiers Raw.
Enfin, parce que le fichier Raw ne comprend qu’une information de couleur par pixel, il est par ailleurs beaucoup plus léger qu’un fichier Tiff enregistré sur 8 ou 16 bits, par exemple. Ce format peut donc être préférable à la prise de vue, mais également pour archiver ses photos.
Ses inconvénients
Si le format Raw présente de nombreux avantages en postproduction, il peut aussi s’avérer contraignant.
Bien que chaque pixel ne contienne qu’une seule information de couleur, le principal inconvénient est le poids des fichiers. Les fichiers Raw, même compressés, sont bien plus lourds que les Jpeg. Ils encombreront donc plus vite votre carte mémoire et votre disque dur.
L’autre défaut des fichiers Raw est la nécessité d’une interprétation ultérieure, ne serait-ce que pour assigner à chaque pixel des valeurs dans les deux couleurs qui n’ont pas été mesurées à la prise de vue. Il faut donc ouvrir les fichiers images avec un logiciel dédié dont les performances agissent directement sur la qualité des images.
C’est aussi une étape supplémentaire dans votre processus de création d’images. S’il n’est pas sans inconvénients, ses avantages pèsent cependant lourd dans la balance et devraient vous inciter à l’essayer et même à l’adopter.