Qu’est-ce que le triangle d’exposition ?
L'ouverture du diaphragme
Situé à l’intérieur des objectifs, le diaphragme est une pièce mécanique qui peut s’ouvrir ou se fermer pour laisser passer plus ou moins de lumière. L’ouverture du diaphragme répond à une échelle normalisée. Elle se note « f », correspondant à la focale de l’objectif, divisée par le nombre d’ouverture « n ». L’ouverture se note donc par exemple f/8, f/5,6, f/4, etc. Le résultat correspondant au diamètre du cercle formé par le diaphragme. Une ouverture de f/8 est donc plus petite qu’une ouverture de f/4. Pour doubler la quantité de lumière qui traverse l’objectif, il faut doubler la surface du cercle formé par le diaphragme, ce qui revient à multiplier par √2 son diamètre. C’est pourquoi en passant de f/8 à f/5,6, on double la quantité de lumière qui traverse l’objectif. En passant de f/2,8 à f/4, cette quantité de lumière est divisée par deux.
Le temps de pose
S’il est fréquent de lire le terme de « vitesse d’obturation », le deuxième paramètre d’exposition est bien une durée. Il s’agit du temps pendant lequel l’obturateur reste ouvert pour exposer le film ou le capteur de l’appareil photo. Plus le temps de pose est long, plus on fait entrer de lumière et plus il est court moins on expose. Le temps de pose le plus court possible dépend de votre appareil photo. Les obturateurs mécaniques à rideaux permettent généralement d’atteindre des durées minimum d’1/4 000 de seconde à 1/8 000 s. Les systèmes d’obturation électronique des appareils numériques peuvent être encore plus brefs avec des durées d’1/32 000 s et même 1/180 000 s. En théorie, il n’existe pas de limite pour les longs temps de pose, mais la plupart des fabricants fixent un réglage maximum entre 30 s et quelques minutes. Au delà, il faut utiliser les modes Pose B (Bulb) et Pose T qui vous laissent libre de refermer l’obturateur quand bon vous semble.
La sensibilité Iso
Si vous photographiez en argentique, le réglage de sensibilité est fixé par le type de film que vous avez chargé dans votre appareil. Il doit être correctement reporté pour que votre cellule de mesure de lumière en tienne compte. En numérique, vous pouvez en revanche le faire varier à loisir entre des valeurs maximales et minimales fixées par votre appareil. Elles peuvent aller de 50 Iso à plusieurs centaines de milliers. Plus la sensibilité Iso est basse, plus votre film ou votre capteur doit recevoir de lumière pour que votre photo soit correctement exposée. Et inversement. Lorsque la sensibilité double, en passant de 200 à 400 Iso par exemple, le capteur doit recevoir deux fois moins de lumière pour être correctement exposé.
Des vases communicants
En plus de servir à l’exposition, chacun des trois paramètres pré-cités a une incidence esthétique sur l’image. L’ouverture de diaphragme influe sur la profondeur de champ. Les grandes ouvertures favorisent par exemple le détachement des plans en limitant les zones nettes. Le temps de pose joue sur le flou de mouvement. Si votre sujet observe un déplacement rapide, il faudra employer un court temps de pose pour qu’il soit bien net sur l’image tandis qu’un long temps de pose produira du flou pour retranscrire un mouvement. Quant à la sensibilité Iso, plus elle est élevée, plus la qualité d’image se dégrade. Ces trois paramètres fonctionnent donc comme des vases communicants. Si l’on cherche toujours à utiliser une sensibilité la plus basse possible, on peut être amené à augmenter son réglage lorsque, pour des raisons esthétiques, on souhaite utiliser une petite ouverture de diaphragme et un court temps de pose mais que la lumière ambiante n’est pas suffisante pour obtenir une bonne exposition.
Pour bien comprendre l’incidence de ces trois réglages, le mieux est encore de s’exercer en les faisant varier. Une visite au Salon de la Photo qui se tiendra du 5 au 8 octobre prochain à la Grande Halle de la Villette à Paris vous permettra également de découvrir toutes les possibilités des différents matériels du marché.