Balint Porneczi

Bálint Pörneczi signe L'affiche 2016

Quand l'idée a été acceptée, j’ai soumis deux plans différents mais le concept de base était celui d’un enfant avec un adulte qui utilisent un ou des appareils photos

Bálint Pörneczi puise son inspiration dans le regard des gens. Que ce soit des inconnus, des personnes célèbres ou ses proches, le photographe d'origine hongroise aime à rappeler que nous sommes tous égaux devant l'objectif.

Transmise par son père lors de son enfance en Algérie, sa passion de la photographie le conduit au photojournalisme. Travaillant pour l'Agence France-Presse, Bloomberg ou encore Associated Press, il couvre ainsi des zones telles que le Kosovo, la Bosnie ou l'Egypte. De son aveux même, il en rapporte des images mélancoliques et très sombres.

En 2015, il présente la série « Figurák » qui, dans la lignée des œuvres d'autres portraitistes comme Richard Avedon, Anton Corbijn ou August Sander, marie habilement humour et émotion, créant toujours la surprise. Se caractérisant par un noir et blanc et un processus de prise de vue avec téléphone portable, cette série dans laquelle se côtoient sportifs, artistes, politiques et hommes et femmes du quotidien lui vaut plusieurs récompenses dont le Zoom de la Presse du Salon de la Photo 2015.

Bálint précise que pour lui, "la photographie, c’est aussi la possibilité d’écrire pour (s)es enfants, pour qu’ils puissent voir les choses autrement." Et c'est d'ailleurs sa propre famille qu'il fait poser pour la commande du Salon de la Photo 2016.

Incarnant des valeur de transmission et de partage, la photographie de Bálint dévoile une nouvelle facette du Salon.

INTERVIEW EXCLUSIVE DE BÁLINT PÖRNECZI POUR LE SALON DE LA PHOTO

Pouvez-vous nous résumer votre parcours professionnel en quelques étapes ?
  • Je suis un photographe indépendant né en Hongrie en 1978. C’est en Algérie, où j’ai grandi, que j’ai eu mon premier contact avec la photographie, à travers la pratique en amateur de mon père. J’ai réalisé et tiré mes premières images à l’adolescence, en autodidacte. De retour en Hongrie, j’ai travaillé comme assistant pour le photographe Lugosi Laszlo, avec lequel j’ai découvert la photographie à la chambre. Puis je me suis tourné vers le photojournalisme en intégrant, en 2001, la rédaction du quotidien Magyar Nemzet, pour lequel j’ai couvert plusieurs sujets d’actualité (Révolution Orange en Ukraine, Bosnie-Herzégovine, Transylvanie…). En 2006, j’ai quitté ce poste pour partir au Kosovo, où j’ai réalisé mon premier véritable sujet personnel et mes premières armes en tant que photographe indépendant. Après un bref séjour en France, je suis retourné en Hongrie, cette fois en tant que directeur artistique, photographe et éditeur photo pour le supplément magazine de Magyar Nemzet, une expérience qui a largement contribué à élargir ma culture photographique. Parallèlement à cette fonction, je collaborais ponctuellement à l’AFP (Hongrie) et à Bloomberg News (Hongrie, Autriche). En 2011, décidé à mener des projets plus personnels, je me suis installé en France, à Rodez (Aveyron), tout en poursuivant ma collaboration avec Bloomberg News en tant que correspondant.

Connaissez-vous le Salon de la Photo avant d’être lauréat des Zooms ? Qu’avez-vous pensé de l’édition 2015 ?
  • J'avais entendu parler du Salon mais je n'avais jamais pu le visiter. Ce n’est qu’en 2015 que j'ai eu l'occasion d'exposer quelques-uns de mes clichés de la série "Figurak" et que j’ai pu m’y rendre, c’était une immense expérience. Je me suis senti comme pour un gamin dans un magasin de jouets.

Le Zooms de la presse photo que vous avez remporté l’année dernière vous a-t-il apporté quelque chose ?
  • Le prix des Zooms m’a apporté la reconnaissance de la profession, ce qui m’a encouragé à continuer (il n’est pas tout le temps facile de trouver l’inspiration après deux ans..). Les Zooms m’ont aussi permis d’exposer à Yokohama sur le CP+, on m’a proposé d'exposer sur le Festival Photo de Dax, on m’a demandé de faire l'affiche pour le Salon de la Photo 2016… J’ai aussi été invité par la famille Rolland pour une exposition lors d’une dégustation au Château La Dominique dans le Saint-Emilion. On m’a également proposé une possible collaboration avec une marque d'appareil photo.

Où avez-vous puisé l’inspiration pour cette photo ?
  • Pour l'affiche il y avait des directives, du coup je n’étais pas totalement libre. Je suis content parce qu’il y a déjà de bons retours et surtout c'est une partie de ma petite famille qui figure dessus.

Pouvez-vous nous raconter les prises de vue, nous dévoiler « les dessous » de cette photo ?
  • Quand l'idée a été acceptée, j’ai soumis deux plans différents mais le concept de base était celui d’un enfant avec un adulte qui utilisent un ou des appareils photos. Comme j'ai un petit bonhomme et une belle femme à la maison, le tour était joué ! La météo nous a embêtés car il faisait froid et humide, sans soleil. Et je n'avais pas beaucoup de temps car il n’y a rien de pire que de « travailler » avec un gamin de 5 ans. En voyant le résultat, j'oublie tous ses petits caprices et bouderies. Ce n’était pas facile pour lui. Dès qu’il y avait 5 minutes de soleil, nous sortions pour 30-40 minutes de shooting. Ça m’a coûté quelques sucettes et un peu d’argent de poche, c’était son premier travail !

Pouvez-vous nous parler de vos projets ?
  • Je continue ma série "Figurak" doucement mais progressivement. Une sortie d'album est prévue, et j’envisage dans un futur proche une collaboration avec [NEUS] Project. J'essaye de collaborer avec différents magazines nationaux et internationaux. Ça m'intéresse plutôt de travailler sur le long terme. Enfin, je prépare un grand projet personnel avec mon père en Algérie, mais il est encore trop tôt pour en dévoiler davantage ici.

POUR EN SAVOIR PLUS

http://balintporneczi.com/

https://www.instagram.com/balintporneczi/ 

https://www.facebook.com/Balint-Porneczis-Photography 

Affiche du Salon de la Photo 2016 vu par Bálint Pörneczi
Affiche 2016